En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés. Mentions légales.
 
 
 

Déclaration liminaire CAPD 05/09/2017

logosnudi.jpg

Arras, le 5 septembre 2017.

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, mesdames et messieurs les représentants à la commission administrative paritaire départementale,


 

il serait difficile de débuter cette année scolaire sans faire un point d'ordre général.

Notre ministre, dans une première interview, avait annoncé ne pas vouloir suivre l'exemple de ses prédécesseurs et ne pas vouloir forcément inscrire son nom au bas de réformes et de décrets. C'est déjà perdu. La rentrée chantante s'est transformée en rentrée qui déchante.

Bien sûr, pour de nombreux collègues le retour à la semaine des quatre jours est un immense soulagement. Mais le décret Blanquer qui donne en définitive le pouvoir décisionnel aux communes, interdit la généralisation du retour aux 4 jours pour tous. Le retour massif aux quatre jours dans notre département et même nationalement si l'on considère la brièveté des délais, montre que notre combat reflétait parfaitement les attentes de la majorité des collègues, des municipalités et des parents. Dans notre département, les conseils d'école qui se sont prononcés ont voté massivement, quasiment partout à l'unanimité, pour le retour aux 4 jours.

Ces résultats renforcent notre détermination à obtenir l'abandon des décrets Peillon, Hamon et Blanquer et le retour à la semaine de 4 jours dans le cadre d'un calendrier national de 36 semaines.

En privilégiant l'échelon local, on inverse la hiérarchie des normes et on s'attaque à notre statut. Notre confédération y est toujours opposée, dans le secteur privé comme dans le secteur public.

D'autre part, de nouvelles attaques contre les personnels ont été annoncées explicitement cet été avec le gel du point d'indice, la hausse de la CSG (donc la baisse des salaires) et le rétablissement de la journée de carence, mesure tout à fait scandaleuse qui s'attaque aux collègues déjà souffrants alors que notre médecine du travail est quasi-inexistante.

D'autres mesures menacent implicitement les conditions de travail et les statuts.

La mise en place des CP à 12 révèle une absence totale de concertation et cette mise en place s'est faite en dehors de tout cadre réglementaire : pas de loi ni de décret d'application, pas de consultation du CTSD. Elle remet en cause l’expertise des enseignants en privant le conseil des maîtres et les directeurs et directrices de leurs prérogatives sur la répartition des élèves et des classes.

Quant à la dénomination « 100% de réussite », elle fait d'ores et déjà peser sur les collègues en charge de ces classes une forte pression. Notons que de surcroît, dans notre département, ces postes ont été interdits aux collègues travaillant sur des temps partiels, ce que nous dénonçons, et qui préfigure très certainement ce que le Ministre annonçait dans le Nouvel Observateur fin août, je cite : «il est logique que les chefs d'établissement aient un rôle fort dans le recrutement de leur équipe».

Cette annonce augure une attaque en règle contre le statut et l'indépendance des enseignants. Il n'est pas anodin non plus, dans ce cadre, que la nouvelle grille d'évaluation fasse l'impasse sur les programmes nationaux. C'est dans ce cadre qu'il est à craindre que les évaluations CP ou 6ème soient utilisées non comme évaluation diagnostique des élèves à l'usage strict des maîtres mais comme évaluation des écoles. Sans juger de leur utilité pédagogique.

Le PPCR et son avancement automatique pour 70% des collègues, le recrutement local sur projet, l'évaluation des établissements: si ces réformes se mettent en œuvre, elles signent la fin du paritarisme et des commissions concernant les carrières. Nous ne pouvons pas l'accepter.

Pour la FNEC-FP-FO, le moyen le plus sûr d'assurer la réussite maximale voulue par le ministre reste l'amélioration des conditions de travail et la baisse des effectifs dans toutes les classes. Nous avons à ce titre rappelé au Ministère que la liste complémentaire reste ouverte jusqu'au concours suivant et que le recours à des contractuels n'est pas une solution acceptable.

L'amélioration des conditions de travail et l'allègement de la charge de travail des directrices et directeurs, ne semblent plus non plus d'actualité, bien au contraire, puisque 20 000 emplois aidés sont supprimés dans l’Éducation Nationale. Et 130 000 autres dans les hôpitaux, les associations...

Notre organisation, qui a toujours dénoncé le caractère précaire de ces contrats de travail, considère que la seule évolution positive pour ces salariés est leur transformation en emplois statutaires de la Fonction Publique (ou en CDI quand il s'agit d'organismes privés) et non leur suppression, mesure qui fragilisera d'autant plus les personnes occupant ces emplois.

Comment assurer l’aide administrative à la direction et le respect des règles de sécurité mise en place dans le cadre de Vigipirate si ces personnels ne sont plus recrutés.

Les contrats aidés sont aussi très souvent employés pour le fonctionnement des cantines, pour renforcer le travail les ATSEM, pour l’entretien des écoles, le périscolaire, beaucoup d’écoles, de collègues, d'élèves, vont donc être lourdement impactés par cette décision.

Au sujet du mouvement, nous tenons, une fois de plus, à remercier les services pour la clarté des documents communiqués, leur disponibilité et leur écoute dans les GT ou en marge de ceux-ci.

Bien sûr, nos revendications restent entières concernant le mouvement, et en particulier la possibilité d'un deuxième mouvement informatisé.

Concernant les personnels, même si nous avons bien entendu et compris les statistiques sur la population données par M. Bessol l'année passée, nous déplorons toujours que quelques collègues soient obligés de se rendre du littoral vers l'Artois. Ces nominations éloignées portent préjudice à la santé de ces personnels. Nous déplorons également que des collègues inexpérimentés soient nommés sur des postes ASH qu'ils n'avaient pas sollicités.

Avant-dernier point de mon intervention: la divulgation des informations concernant le mouvement par le SNE. Malgré notre intervention lors de la dernière CAPD, la fuite des affectations a de nouveau eu lieu. Nous déplorons la divulgation d'informations lacunaires, confidentielles et non discutées en CAPD qui nuit au fonctionnement paritaire auquel nous sommes attachés.

Divulgation qui nuit également à la crédibilité des trois organisations syndicales ici représentées par le suffrage de nos collègues, puisque nous nous sommes engagés à respecter la confidentialité des documents de travail et non pas à faire de la rétention d'information. Or, c'est ce qui pourrait être compris par des collègues peu au fait des rouages du mouvement.

Enfin, M. l'Inspecteur, de nombreuses questions restent en suspens et suscitent le questionnement ou l'inquiétude des personnels: nouvelle inspection, quota et modalités d'accès à la hors-classe ou mise en place de la classe exceptionnelle prévue initialement ce 1er septembre. Nous espérons sur ces sujets, entre autres, nouer avec vous un dialogue social de qualité.

Nous vous souhaitons à toutes et tous la meilleure rentrée possible.

Je vous remercie de votre attention.


 


Date de création : 07/09/2017 15:04
Catégorie : Commissions - CAPD-2017-2018
Page lue 3055 fois