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Déclaration liminaire CAPD 27052019

logo snudi réduit.pngArras, le 27 mai 2019.

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, mesdames et messieurs les représentantes et représentants à la commission administrative paritaire départementale,


 

nous examinons aujourd'hui principalement l'accès à la Hors-Classe des Professeurs des Écoles de notre département.

Cet accès revêt un caractère des plus importants pour l'ensemble des collègues promouvables puisqu'il est une manière pour les promu-es d'améliorer leur salaire alors même que le gouvernement s'entête à vouloir geler le point d'indice. Pendant ce temps, le coût de la vie ne cesse, lui, d'augmenter.

Nous revendiquons l’augmentation immédiate de 16% de la valeur du point d’indice, le retour au versement de l’ISSR aux enseignants sur poste fractionné et dénonçons la création des postes de titulaires départementaux qui par l’élaboration de plusieurs arrêtés d’affectation provisoire exempt l’administration de payer l’ISSR à ses personnels.

En janvier dernier, notre fédération avait d'ailleurs demandé au Ministère une augmentation des indemnités kilométriques versées aux titulaires non-sédentaires au regard de l'augmentation ininterrompue du coût des carburants. A ce jour nous n'avons obtenu aucune réponse.


 

Ces promotions, changements de grade ou d'échelon, sont constitutifs du statut des fonctionnaires et de leur carrière. Or, le gouvernement voudrait substituer à une fonction publique sous statut, une fonction publique recrutant des agents en « contrat de mission ». Pire, un autre objectif consisterait à placer sous la tutelle du privé des agents dont les missions seraient transférées au secteur privé alors même que leur poste serait possiblement supprimé.

Pour Force Ouvrière, le statut du fonctionnaire n'est pas un privilège coûteux. Notre statut garantit au contraire la continuité du Service Public auprès de l'usager comme il garantit la neutralité de l’État et de ses représentants. Il offre au fonctionnaire la possibilité de dérouler une carrière sur plusieurs échelons, plusieurs grades.

Pour les usagers et pour nos élèves, le recrutement de contractuels rompt l'égalité républicaine. Certains auront en face d'eux un enseignant diplômé et formé, d'autres au contraire une personne sans formation et sous-payée.

Le contrat n'offre aucune possibilité de carrière, pas plus qu'il ne permet au contractuel d'envisager quelque projet que ce soit puisque la précarité est la base de ce dispositif. La « prime de précarité » versée aux contractuels est évidemment la preuve que l’État entérine la précarité comme nouveau « statut », entre guillemets.

Les agents du Service Public qui ont manifesté le 9 mai dernier à l'appel de la majorité des organisations syndicales se sont exprimés clairement pour la préservation du statut, pour la préservation et la continuité du service public auprès de ses usagers.

Et puisque nous évoquons les manifestations, le SNUDI-FO 62 tient à assurer son soutien aux collègues interpellés lors de ces manifestations pour des motifs sujets à caution. Il est hélas aujourd'hui monnaie courante que des manifestants soient interpellés, placés en garde à vue et finalement libérés sans qu'aucune charge ne puisse être retenue contre eux.

Pour le SNUDI-FO 62, la loi anticasseurs ne sert qu'à tenter de museler la contestation sociale qui gronde dans l'ensemble du pays. Nous partageons d'ailleurs les analyses d'Amnesty International et de l'ONU qui incriminent la France pour l'usage disproportionné de la force et l'utilisation d'armes de guerre pour maintenir l'ordre dans les manifestations.


 

Sur le sujet du passage à la Hors-Classe, plusieurs points posent problème.

En effet, le nombre de promus augmente pour cette année mais cette augmentation ne peux nous satisfaire :

Premièrement, avec un taux d'accès national de 15,1% %, les Professeurs des Écoles de ce pays sont de nouveau les parents pauvres de la Hors-Classe. Tous les autres corps PLC, PLP, CPE etc connaîtront cette année un taux de passage à la Hors-Classe de 17 %. Rien ne peut justifier cet écart en dehors du mépris et de la volonté de réaliser encore des économies au détriment des salaires des PE. Le SNUDI-FO demande que les PE soient promus sur la même base que les autres corps.

Deuxièmement, les collègues ayant accompli une partie importante de leur carrière en qualité d'instituteur ou institutrice seront lésés par le mode de calcul d'accès à la Hors-Classe. En effet, l'ancienneté retenue pour départager les collègues ex-æquo est celle accomplie dans le corps et non l'ancienneté générale de service (AGS). C'est donc souvent la plus grande partie de la carrière qui se voit rayée d'un trait de plume. Nous sommes questionnés par les collègues concernés sur cet oukase de PPCR, profondément injuste et incompréhensible. L'AGS doit rester le discriminant pour l'accès à la Hors-Classe.

Les instituteurs autrefois considérés comme le fer de lance des valeurs de la République sont aujourd'hui victimes du mépris de l'institution qu'ils ont servie avec force et conviction. Sur le terrain, cette mesure vexatoire que les collègues découvrent avec colère est décourageante.

On voit que cette disposition n'a qu'un but : contraindre les anciens instituteurs qui pourraient prétendre partir en retraite à 57 ans avec une décote importante, à prolonger leur carrière pour atteindre un grade plus rémunérateur.

C'est dans la pure logique de ce gouvernement qui entend dévaloriser les retraites pour contraindre tous les salariés à partir plus tard alors même qu'en France, la durée de vie en bonne santé diminue.

Encore un avatar de PPCR qui contrairement à tout ce qui avait été dit, ne favorise ni les parcours professionnels ni les rémunérations et ne garantit aucunement de partir en retraite en ayant déroulé une carrière sur deux grades.

Je vous remercie de votre attention.


Date de création : 04/06/2019 09:46
Catégorie : - CAPD-2018-2019
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