En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés. Mentions légales.
 
 
 

Défense de l'enseignement spécialisé

LogoFNEC5962.jpg

Inclusion systématique sans moyen, défense de l'enseignement spécialisé :
vos témoignages (màj 11 octobre 23)

Participez pour nous aider à préparer la conférence nationale pour la défense de l'enseignement spécialisé qu'organise la FNEC-FP-FO le 17 novembre 2023

UN BUG INFORMATIQUE A FAIT DISPARAITRE LES TEMOIGNAGES DU 20/09 ET QUELQUES UN DES JOURS PRECEDENTS. NOUS VOUS PRIONS DE NOUS EN EXCUSER. MERCI DE BIEN VOULOIR NOUS LES TRANSMETTRE A NOUVEAU SI C'EST POSSIBLE.

Inclusion pour tous en milieu ordinaire ? Fermeture des établissements spécialisés ?

Karine - Professeur titulaire de classe - novembre 2023

Je suis enseignante depuis 26 ans à Roubaix, et je ne peux que constater la dégradation de l'environnement de travail de mes jeunes élèves. progressivement je peux de moins en moins mener des apprentissages constructifs et porteurs comme je le devrais.
Cette année j'ai une classe de 24 enfants : 5PS et 19MS.
Très factuellement :
1 enfant de MS montre des traits autistiques sévères :  aucun langage, aucun contact visuel, aucun contact physique, fuite du contact physique, aucune tolérance à la frustration, se sauve en permanence, se met constamment en situation de danger, ne se repère pas dans les locaux, frappe sa tête au sol en cas de frustration ( qui peut simplement être une proposition d'activité ), crie, pleure, renverse toutes les boîtes et matériels pédagogiques à portée, monte sur les meubles, se roule par terre en cas de demande, ne communique avec personne. La maman de cet enfant a entrepris des démarches de soin et suite à une ESS nous avons appris qu'il n'y aurait aucune AVSI d'ici la fin de l'année. 

1 second enfant de MS montre également des traits autistiques sévères :  aucun langage, aucun contact visuel, aucun contact physique, fuite du contact physique, se déshabille tous les jours, aucune tolérance à la frustration, se sauve en permanence, se met constamment en situation de danger, ne se repère pas dans les locaux, frappe sa tête contre les murs et se frappe la tête avec les poings en cas de frustration ( qui peut simplement être une proposition d'activité ou un changement de lieu ), crie en permanence, hurle, renverse toutes les boîtes et matériels pédagogiques à portée, jette les jeux à travers la classe, monte sur les meubles, ne communique avec personne. La maman de cet enfant commence seulement maintenant à accepter qu'il existe une difficulté bien qu'elle n'aie pas scolarisé son enfant en PS l'an passé. Donc pas d'AVSI pour lui non plus.

le 3 ème enfant est en PS et montre également des traits autistiques :  ne tolère pas le  contact physique, aucune tolérance à la frustration, se sauve en permanence, se met constamment en situation de danger, ne se repère pas dans les locaux, court dans toutes les classes de l'école, n'accepte aucune activité proposée. 

Le 4ème enfant est en MS, a quant à lui une notification MDPH pour troubles du spectre autistique. Il a une ASEH qui est censée l'aider en classe  quelques heures : je note "censée " car cet élève , et c'est honteux, doit travailler dans des conditions épouvantables de bruit et d'agitation, et bien que je perçoive parfaitement tous les leviers qui le feraient progresser, je n'ai absolument pas la possibilité de m'occuper de lui.

ainsi depuis le début de l'année : pas de lecture d'album à mes élèves, car je ne peux rester assise; pas d'atelier dirigé, car je ne peux pas rester fixe à un atelier de 6 enfants et ne peux poser du matériel pédagogique sur la table sans que les 2 premiers enfants cités ne viennent prendre tout le matériel et crient si on leur montre une opposition; pas de moment collectif épanouissant ni d'atelier de langage structurant car aucun moment de travail CALME qu'il est NORMAL en France d'espérer n'est possible.
Ma journée se résume à assurer la sécurité de 3 élèves.

J'envisage encore une fois de changer de profession alors que j'adore mon métier.
Mais ça ce n'est pas mon métier. On m'empêche de le faire. Je sais où je peux mener mes petits élèves et je suis ambitieuse pour eux. Mais je ne peux pas faire mon métier.

Quelques chiffres du mensonge institutionnel qui ne permettra jamais de réduire les inégalités : nous sommes une école de 6 classes, 8 enfants avec notif MDPH, seulement 2 ASEH, et nous comptons 33% d'enfants en grande difficulté c'est-à-dire qui ont absolument besoin d'étayage par une AVSI ou une ASEH.


Anonyme - AESH - novembre 2023

L'élève que je nommerai A  est en CE.
On lui a attribué une aesh alors qu'il n'a pas de notification MDPH. 
Quand il arrive à l'école,  il ne veut pas y entrer et ceci très régulièrement. Parfois l'AESH doit l'accompagner en classe (rarement un autre adulte), mais il ne se laisse pas toujours faire et il est arrivé qu'il lui torde le bras.
Son attitude en classe est horrible.  Il ne veut pas toujours entrer dans les activités de la classe. Le PE lui accorde des moments de repos entre chaque exercice,  mais rien n'y fait.  Il fait des réflexions à voix haute,  fait semblant de tirer sur l'AESH en.lui disant "imagine que c'est un revolver " et ces derniers temps sur ses camarades de classe.  Il passe la langue,  fait des fucks, dit des propos méchants à l'AESH. Il se met en danger en se mettant à plat ventre sur le ballon censé le relaxer et on demande à l'AESH de l'arrêter et de faire en sorte qu'il ne se blesse pas. Par contre,  que l'AESH se blesse,  ça importe peu, alors que A. n'étant pas notifié, l'AESH n'est pas couvert en cas d'accident.
A. gêne la classe par son comportement et a même fait pleurer sa voisine car elle n'arrivait pas à se concentrer et n'en pouvait plus.  Les élèves se plaignent régulièrement du comportement de A.
Il lui arrive souvent de s'endormir sur sa table en début d'après-midi.. ce qui soulage tout le monde. 
Le PE, l'AESH et les élèves sont à bout alors que nous sommes en première période. 
Le dossier MDPH de A. repart à 0 car il manquait des éléments lors de l'équipe éducative. Le CMP n'y était même pas représenté et il faut préciser qu'il a annulé plusieurs rdv avec A.
A. n'a plus de suivi CMP depuis des mois et ne voit pas de pédopsychiatre puisqu'il n'y en a plus dans son CMP. 

nonyme - AESH - octobre 2023

Il y a peu, il y a eu la mise en place du DEAES afin de professionaliser le métier. 

Pour pouvoir l'obtenir,  les AESH ont d'abord du passer un concours d'entrée afin de pouvoir commencer la formation s'étalant sur un an.

Ensuite débute la formation se composant en 525h de cours réalisés par des professionnels (infirmiers,  psychologues... ) et 840h de stage en structure (école, ime, ehpad...)

Enfin l'examen final (écrit et oral) sur tous nos modules (lois, pathologies, mise en place de projets...)

Grâce à ce diplôme,  les AESH ont une formation solide et des outils leurs permettant d'accompagner les élèves en situation de handicap.

Malheureusement, le diplôme n'est pas reconnu.  Sur le plan comptable,  vivre avec 960 euros pour une semaine à 24h est très difficile. 

Les professeurs ayant un bac +5 faisant 18h par semaine touchent environ 2000euros.

Nous ne demandons certes pas cela mais que la formation,  le diplôme et le travail soit reconnu à sa juste valeur.  (1300, 1400 euros) pour vivre décemment 
 


Anonyme - Professeur Spécialisé - octobre 2023

J'exerce en ULIS TFC 1er degré dans une école qui compte une quarantaine de dossiers MDPH par an, élèves du dispositif ULIS inclus. J'ai un œil sur les demandes et renouvellements MDPH concernant l'ensemble de ces élèves.

Nous constatons que certaines premières demandes d'AESH sont parfois refusées, car il est considéré que tout est mis en place comme adaptations dans l'école, alors que nous signalons justement les limites de ces adaptations. Même après recours des parents qui font le demande et qui insistent pour que leur enfant soit accompagné dans sa scolarité.

La psychologue de l'Education nationale, qui voit son secteur d'intervention s'agrandir d'année en année ainsi que le nombre de demandes, passe, chaque année, dans notre école fin mai pour des bilans (demandes RASED qui sont initiées en septembre...). Nous avons initié, finalisé, aidé les parents à envoyer, au total, une dizaine de dossiers 1ère demande en urgence avant début juillet, date des vacances d'été, en espérant que ceux-ci soient traités pour la rentrée ou pour la 1ère période, ce qui représente une charge conséquente.

Pour compléter ces dossiers, les familles sont de plus en plus en difficulté pour trouver des rendez-vous avec des spécialistes afin d'établir un diagnostic à fournir pour la MDPH, qui refuse les aides tant que ces bilans ne sont pas envoyés. Les délais d'attente sont parfois énormes. Il est de plus en plus difficile également de trouver un médecin traitant pour faire remplir le Certificat Médical du dossier.
Par ailleurs, certaines structures refusent de continuer à aider des enfants car les parents sont jugés pas suffisamment coopérants ou l'enfant est jugé ingérable dans son comportement, alors qu'il doit justement être aidé pour cela.

Dans cette situation comportementale difficile, nous avons déjà fait appel à un pôle ressource ASH venu observer l'élève en classe. Un retour oral a été fait à l'enseignant sur le fait que tout est déjà mis en place dans l'école, et un retour écrit devait être envoyé avec d'autres pistes, que l'on attend toujours depuis des mois. Le dossier de demande d'AESH avait été rejeté pour les mêmes raisons (toutes les aides sont mises en place, alors que les limites étaient atteintes).

En ce qui concerne plus particulièrement l'ULIS, des élèves de 6ème avec notification ULIS se retrouvent sans place dans un dispositif au collège (car moins d'ULIS collège que d'ULIS école), donc 6ème avec AESHmut, ce qui provoque des situations d'échec chez les élèves.


Anonyme - AESH - octobre 2023

Aesh d un élève trisomique en cp, 24h d accompagnement 2 aesh pour avoir un peu de répit. L élève ne veut pas travailler même quand c est adapté ( c est à dire 90 % du temps un travail différent) il faut négocier sans cesse, le reconcentrer, l empêcher de faire des bêtises, de déconcentrer ses camarades. 
Peu d évolution, peu de nouvelles notions acquises sur l année. 
Élève qui ne se sent pas forcément à l aise car les autres voient bien qu il est différent en comportement même si ils ont eu des temps pour parler du handicap de la différence, supporter les bêtises ils ne peuvent plus ça nuit à leurs apprentissages concentration. 


Anonyme - Professeur titulaire de classe - octobre 2023

Je suis enseignante à Roubaix depuis 26 ans, j'adore mon métier mais celui-ci m'use de plus en plus, je me sens totalement délaissée par mon institution et cette année est l'une des plus difficiles que j'ai connues.
J'ai dans ma classe de petite-moyenne section ( 5 PS et 19 MS ) 3 enfants souffrants de troubles du spectre autistique.
2 d'entre eux sont scolarisés sans présence d'AVSI.
Tous les deux fuient le regard, ne communiquent pas, n'utilisent aucun langage, évitent voire fuient le contact physique, n'entrent dans aucun apprentissage, ne tolèrent aucune contrainte, se mettent en danger permanent, montent sur les tables et meubles, agrippent les objets qui peuvent attirer leur attention sans pouvoir estimer la possibilité de chute, se mettent en danger de façon permanente : crient en cas de frustration ( qui peut juste être un changement de local ), se frappent la tête au sol ou sur les murs dans les situations de frustration excessive et l'un d'eux frappe les adultes. 
Pour l'un d'entre eux les parents ont amorcé les démarches et suite à l' ESS la présence de l'AVSI est prévue pour l'an prochain ; ainsi je suis sûre que cet enfant n'aura l'étayage dû et promis par l'état que dans 1 an. En quoi le manque de personnel doit-il être son problème ?
Quant à l'autre enfant les parents commencent juste à être dans l'acceptation et donc il ne bénéficie d'aucune aide personnelle non plus.
Je précise que j'ai un autre élève de moyenne section en situation de handicap qui, lui, a sa notification MDPH, qui a l'aide d'une AVSI 4 heures par semaine alors qu'il est à l'école 24H/24H, et que bien que je perçoive parfaitement les leviers qui le feraient progresser, je ne peux absolument pas lui venir en aide puisque mon attention est accaparée par les 2 autres enfants. Je place là en avant également le mensonge institutionnel pour ces enfants notifiés qui ont une aide ponctuelle car partagée de façon ridicule et honteuse.
En présence de ces 2 enfants qui ont absolument besoin d'une assistance humaine personnelle je ne peux mener AUCUN APPRENTISSAGE, ma présence se limitant juste à veiller à ce qu'ils restent hors de danger. Ma classe entière avance dans un bruit épouvantable que j'ai honte de ne pouvoir leur épargner.
On m'hôte toute possibilité de faire avancer les autres dans les conditions que je souhaite pour eux parce que je suis ambitieuse pour eux et que je veux les voir réussir. 
J'ignore ce qui me pousse à me rendre dans mon école tous les matins avec la honte et le stress au ventre.
Existe-t-il un ministre qui tolèrerait que son enfant aie 1 an de sa scolarité entre parenthèses parce que la professeur ne peut exercer ?
Existe-t-il un ministre qui tolèrerait que son enfant en situation de handicap n'aie qu'une aide ponctuelle ?

Une AESH dépitée" - anonyme - octobre 2023

Bonjour,

Voici mon expérience de l’année passée.
J’étais 24h dans une classe, où se trouvait 4 élèves avec  notification pour un accompagnement mutualisé.

Une élève relevant du dispositif ULIS (qui a perdu cette année là un accompagnement individualisé) et 3 garçons ayant des troubles du comportement divers. Le premier se mettant en danger, ayant tendance à fuguer et refuse toute autorité. Le second hyperactif, ne tient pas en place, parle à tout va et le troisième diagnostiqué TOP (trouble oppositionnel avec provocation) violent envers ses camarades, gros perturbateur de la classe, sans cesse dans la provocation, une orientation ITEP en cours…

Le tout réuni dans la même classe...l’année a été un enfer pour tout le monde. Pour eux, pour les autres, pour l’enseignante et pour moi. Les garçons n’ont cessé de se battre toute l’année que ce soit en classe, dans les rangs, en sport, en sortie et le pire en récréation. Je me suis fait taper et cracher dessus à plusieurs reprises. Une collègue a fini en burn out. Les remplaçants qui se sont succédés ont halluciné de la situation. Nous aurions dû être 2 voire 3 pour accompagner ses élèves. D’autant plus que l’élève d’ULIS à elle seule avait vraiment besoin d’un accompagnement important au vu de son profil.

 Impossible de les accompagner dans les apprentissages car sur les 4, il y avait toujours une crise à gérer et je devais laisser tomber les 3 autres...Lors d’une ESS, l’enseignant référent a souligné que je ne faisais que de la garderie. Mon travail n’avait aucun sens, j’étais incapable de les accompagner dans les matières où ils éprouvaient des difficultés. J’allais travailler la boule au ventre, je rentrais chez moi en pleurant. Un enfer. Je servais juste de « défouloir » pour que l’enseignant puisse à peu près faire cours.

Faute de moyens humains et/ou de place dans des structures adaptées ses élèves n’ont pas du tout progressé cette année. Pire, c’est toute la classe qui a vécu une année compliquée dans la violence et les cris.

La qualité d’accompagnement dégringole d’année en année. Pour cette rentrée 2023-2024 je suis en élémentaire, je tourne sur 4 classes pour 6 élèves...dont 2 élèves relevant d’une ULIS, 2 élèves autistes et 2 élèves hyperactifs. A être éparpillée partout, je suis réellement nul part. Les parents sont mécontents car leurs enfants sont de moins en moins bien accompagnés. Et comme c’est nous qui sommes en première ligne ça nous retombe dessus.  Je les comprends (les parents), ils ne peuvent pas savoir que leurs enfants même s’il a une AESH, il doit la partager avec 3/4 autres élèves. Du coup plein de chose passe à la trappe...les cahiers sont oubliés dans la case, les devoirs ne sont pas notés dans l’agenda, un exercice a été complètement loupé car pas pu être reformulé...j’en ai tous les jours des exemples...Je ne peux pas me démultiplier.

Le PIAL fait du global, jamais de cas par cas. Pourtant il semble logique que l’on peut accompagner 2 ou 3 enfants souffrant de trouble DYS plutôt calme mais impossible d’accompagner 3 enfants autistes ou hyperactifs simultanément…

Une année, j’ai accompagné un élève malvoyant. Évidemment, aucune formation ou information sur comment accompagner ce profil atypique. Un beau jour, il a eu un ordinateur...qu’il a fallu que je configure entièrement pour qu’il puisse s’en servir. Le personnel spécialisé (sessad spécialisé malvoyant) est venu 6 mois après la rentrée. Heureusement qu’on a pas laissé cet élève livré à lui même. Mais encore une fois, c’est honteux que tout repose sur notre bon vouloir et conscience.

 J'ai vraiment peur pour les années à venir. Le métier d'AESH se dégrade tellement vite. On nous demande de faire toujours plus mais avec toujours moins. L'accompagnement des élèves se réduit à vue nez...quelques heures par-ci par-là. Le PIAL rétorque qu'il y a plus de budget, que l'accompagnement est mutualisé que quelques heures suffisent. Sur le terrain, il n'est pas rare de voir des AESH à bout. Nous allons droit dans le mur. Tout le monde le sait, tout le monde le comprend, tout le monde s'en aperçoit mais rien ne bouge. On distribue les notifications MDPH à tour de bras sans aucun moyen derrière. Les AESH sont sous pression. On ne peut pas faire de miracles, juste faire au moins pire.


Sophie - professeur titulaire - septembre 2023

Un élève relevant d’ITEP est arrivé chez nous par conseil de discipline sur faits de violences envers un AED. Chez nous, il mord un prof et lui donne des coups de poings en visant les parties génitales. Conseil de discipline, il a une exclusion avec sursis car le chef a voté contre l’exclusion définitive qu’il a proposée. L’élève en question a planté un élève avec un compas et passe à nouveau en conseil de discipline.

Autre cas : un élève d’ULIS qui sait à peine lire et à peine écrire son prénom, qui a été énormément inclus en classe avant que son emploi du temps soit adapté, passe son temps à se rouler par terre, à insulter les autres, à dire « suce ma bite » en mimant un coup de reins, ce qui prend un temps considérable en termes de gestion de classe et empêche la séance de se dérouler, et moi d’accompagner les élèves ordinaires en difficulté. Il n’avait pas d’AESH dispo pour l’accompagner donc à fini par être majoritairement dans l’ULIS et moins en cours.
Un autre élève d’ULIS qui refusait tout travail, réclamait une tablette (non accordée) systématiquement, sortait de cours sans prévenir, refusait l’aide des AESH ainsi que l’accompagnement des profs.

Un élève qui se sentait mal en ITEP, mais mieux au collège, que l’on ne pouvait pas toucher (autiste). J’avais du mal à exiger un travail de lui car j’avais peur de déclencher une crise et de fait il ne faisait rien. Il n’était pas accompagné d’AESH. 

Une ouverture d’ULIS faite avec un coordo qui est nouveau sur le poste, sans moyen budgétaire pour acheter du matériel pédagogique adapté. 

Un coordo actuel qui n’a pas eu son CAPPEI car le jury n’était pas informé que les règles avaient changé et qu’on pouvait obtenir cette certification sans avoir le concours de PE ou le CAPES. Du temps perdu. 

Des AESH en arrêt maladie car en burn-out ou qui changent de boulot dès qu’elles en trouve un avec de meilleures conditions. Donc l’instabilité permanente des équipes qui sont en sous effectif. 4 AESH manquants cette année !

L’inclusion sans moyen est un mensonge qui pénalise tout le monde. Les élèves porteurs de handicap qui n’apprennent pas et ne  comprennent pas en classe car ils n’ont pas les prérequis minimum, les autres élèves déjà durs en rep+, les enseignants, les parents à qui on fait croire que tout se passe bien.


téphanie - AESH - septembre 2023

Problèmes de violence, de mise en danger, envers leurs pairs, et les adultes (ULIS, ET GENERAL) ex de danger: expériences de science, ou ateliers professionnels.
Enfants en souffrance, car en trop grande difficulté, noyés dans des classes surchargées, souvent sans AESH, car, on impose une inclusion systématique. 
Professeurs en souffrance, car sans réponse satisfaisante face aux difficultés de ces élèves, car on impose une inclusion systématique.
Élèves scolarisés à temps plein bien souvent, car manque, voire absence de prises en charge adaptées, fermeture des structures spécialisées, incapables de gérer leurs émotions, et leurs apprentissages (car, souffrants de troubles divers). Cela se termine de façon quasi-systematique par de la violence d'abord verbale, puis physique. Ex: un enfant notifié itep, en cm2, qui était interdit de récréation et même de cours, qui était violent verbalement, avec menaces, qui a fini par me pousser, et a essayé de me faire tomber du haut des escaliers. 


Julie - Professeur spécialisée - septembre 2023

Je suis témoin le dégradation de l'accueil d'élèves à BEP depuis 1 an en particulier. Comme l'école doit accueillir tout le monde ce sont les élèves les plus fragiles qui subissent les agressions d'enfants atteints de maladies psychiques et en souffrance.  Les plus fragiles n'osent se rebeller et ne sont plus aidés car les AESH sont accaparés pas des élèves parfois non notifiés qu'il est obligatoire d'accueillir à temps plein alors même que des instituts les refusent à cause de leur agressivité!  Ces pauvres enfants se retrouve projetés dans une classe qui ne leur convient pas et toute la classe en souffre: Les AESH, les collègues qui sont souvent agressés physiquement . Mais aussi les élèves les plus fragiles qui ne peuvent plus se concentrer sur leur travail, et craignent ensuite de venir à l'école (peur des coups, des cris, des menaces) 
J'accompagne des collègues en souffrances (deux ont été en arrêt pour souffrances psychiques, plusieurs ont été blessées mais on ne fait pas remonter les faits aux inspections pour ne pas faire de vagues . Il en suit des demandes de mutation, ou des arrêts maladies; mais aussi des souffrances terribles de leurs remplaçants qui ne sont pas armés non plus!  
Mon rôle d 'enseignante spécialisée est limité! J'apporte des aides aux besoins pédagogiques, des supports pour faciliter les échanges ETC  Mais surtout il ne se passe pas deux jours sans que notre temps de réunion, ou  de repas soit accaparés par ces souffrances au travail qui sont insupportables. Quand j'essaye d'en parler autour de moi, on me dit que ce n'est pas mon rôle, alors qu'accompagner les collègues est une de nos missions. Il faut faire remonter nos souffrances au travail. Comme beaucoup je vais à l'école le noeud au ventre, pas seulement face aux souffrances des élèves et aux violences; mais aussi face aux collègues qui souffrent et aux autres qui préfèrent faire l'autruche. Cette semaine encore, une collègue est sortie en pleurs de l'école, une autre m'a appelée au secours (mais je n'ai pas de réponse, alors je fais acte de présence quand j'en ai la liberté car nous avons tous 10 à 15 écoles  )   une autre s'est mise en arrêt pour plusieurs semaines et sa famille a souffert de son obsession de l'école durant les vacances. On ne parle pas assez de NOTRE vie de famille,  qui  peut sortir de ce travail indemne?

MERCI de récolter notre parole


J - Professeur titulaire - septembre 2023

Enseignante en petite section de maternelle,on se retrouve à gérer seul des enfants qui n ont pas encore vu de Rased et de CMP avec des parents qui veulent nous laisser leurs enfants toute la journée car " de toutes façons à 3 ans il faudra bien qu il vienne,c est obligatoire" .On se retrouve à gérer des cris, des violences etc au point où j attends avec envie une fermeture de classe pour m échapper.L inclusion à tout prix n est qu une maltraitance institutionnelle de plus.Chaque jour qui passe,j envisage de plus en plus de quitter le navire !! Et de toutes façons,on me remplacerait facilement,vue cette grande garderie nationale !!


Sandrine - AESH - septembre 2023

Le matin, j'accompagne un élève de 5 ans souffrant d'autisme, avec un très gros retard dans les acquisitions. Il est non verbale. Il est scolarisé en grande section. Cet enfant n'est pas violent, mais très bruyant par ses vocalises continuelles.
Les parents sont dans l'échange avec le personnel de l'école. Cet enfant est en attente d'une place, à temps partiel, en hôpital de jour depuis un an. Le dossier MDPH, et les suivis médicaux sont à jour.
Les matinées d'accompagnement pour cet enfant, ce résume en ballade dans les couloirs, afin que ses camarades puissent travailler dans le calme. Quand cet enfant est dans la classe, il passe son temps à vider une boite de jetons et à la remplir. Il aime arracher le travail de ses camarades.
Lors de ses moments de frustration, qui sont très nombreux durant la matinée, il essaye de manger, par n'importe quel moyen, du papier ou du carton.
En résumé je passe mon temps d'accompagnement à balader ce petit garçon, à l'empêcher de manger toutes formes de papier ou de carton, ou à le porter dans les bras pour le calmer et le rassurer. Il n'y a aucun apprentissage possible, malgrè mes solicitations constentes.
L'école inclusive n'est pas profitable pour cet enfant, et très pénalisante pour ses camarades et institutrice.
Du point de vue des parents, de l'institutrice, de la directrice et de moi-même, l'école inclusive n'est pas profitable et très fatigante pour cet enfant. Une structure adaptée à ces besoins très spécifiques serait plus bénéfique pour l évolution de ce petit bonhomme. 
Malheureusement, faute de place et suite à l'obligation de scolarisation, cet enfant et ses camarades sont en souffrance depuis plus de deux ans.

L'après midi, j'accompagne un élève de 6 ans non diagnostiqué, avec de graves troubles du comportement (suspicion d'autisme et de déficience mentale). Il présente un grand retard dans les apprentissages scolaires. Le langage n'est pas acquis, ni la compréhension des consignes. Cet élève jette, au travers de la classe et de ses camarades, tout objet qui lui passe sous les yeux. Mobilier inclus.
Les parents de cet enfant sont dans le dénis complet concernant les très grosses difficultés de leur fils. Ils refusent d'admettre le ou les handicaps de leur enfant et par la même l'orientation, de leur fils, en établissement spécialisé. Malheureusement cet enfant n'a aucun suivit spécifiques.
Je passe mon temps à essayer d 'éviter les jets de matériel au travers de la classe. Rien d'autres.

Conclusion, du métier d'aesh, pour lequel je suis formée à toutes les methodes d'apprentissages pour enfant autiste, je suis devenue une nounou qui passe sont temps scolaire à faire de la garderie.

Cela est frustrant et très triste car je suis complétement inutile.

Ayant moi même une fille qui est une jeune adulte autiste, d'où mes formations sur mon temps personnel, je suis contre à 1000% pour la scolarisation en milieu ordinaire des jeunes enfants porteur de ces pathologies. Ils ont besoin d'apprentissages très spécifiques afin d'évoluer à un rythme beaucoup plus lent qu'en milieu ordinaire.

L'inclusion en milieu scolaire classique, ne devrait être envisagée qu'au cas par cas, selon les progrès des enfants différents, et non systématiquement pour faire joli sur des tableaux de statistiques établis par des personnes qui ne connaissent pas les difficultés du terrain et les souffrances de ces enfants qui sont au final privés d'une scolarité adaptée comme le prévois la loi sur le handicap de 2005.

Non à la fermeture des établissements spécialisés et oui à la création, NOMBREUSE, de nouvelles structures, pour que ces enfants puissent être prise en charge dignement et efficacement afin de les faire progresser au maximum de leurs capacités. Cela dans le but de leur offrir une vie, adulte, beaucoup plus inclusive dans notre société.


Anonyme - AESH - septembre 2023

Je suis AESH, j'adore mon métier.
Il est vrai que nous rencontrons beaucoup de difficultés, on manque de moyens, de temps, de formations, de matériel adapté, alors on fait au mieux, mais je pense que c'est le cas pour beaucoup d'entre nous, toutes professions confondues. 
Les classes sont de plus en plus chargées, le manque d'AESH, nous oblige sans cesse å faire du saupoudrage pour les enfants mutualisés, parfois les accompagnements n'ont plus vraiment de sens.
En établissement supérieur il est déjà arrivé que l'on change un élève de classe, pour qu'il puisse être accompagné par un/une AESH avec un ou plusieurs élèves, c'est compliqué.
Quant à l'inclusion à tous prix, je ne suis pas certaine que ce soit bienveillant, bientraitant, certains élèves ont besoins de professionnels comme des éducateurs, psychologues,  psychomotriciens, de pauses régulières dans la journée...
Heureusement nous sommes généralement bien accueilli(e)s par la communauté éducative, et c'est souvent un plaisir de suivre nos élèves.
Quant à notre statut, il serait temps que l'on ait de la considération pour nous, un salaire décent, un statut, une offre de formations qui correspondent à nos besoins.


Sandrine - professeur titulaire de classe - septembre 2023

Enseignante depuis 12 ans après une reconversion, j'ai vu au fil de temps le nombre d'enfants à profil "atypiques" se multiplier dans les classes. Et je pense que cela s'accentuera dans les années à venir avec le biberonnage des enfants aux écrans.

Cette année, j'ai au moins 5 enfants avec troubles dys reconnus, deux HPI avec personnalité particulière, 2 asthmatiques et 1 diabétique. D'autres enfants pour lesquels j'ai quelques doutes qu'ils soient non diagnostiqués à ce jour. Et je ne compte pas les parents qui nous sollicitent pour prendre en compte la sensibilité particulière de leur enfant. Ceci évidemment dans une classe de 27 élèves de CM1, sans AVS et sans intervention du RASED (débordée par les cas au CP et au CE1).

Dans la prochaine promotion, c'est un autiste lourd qui nous attend dont les parents refusent l'établissement spécialisé car ils pensent que nous sommes capables de le gérer. Tout comme ceux de cet autre enfant qui était encore chez nous l'an dernier et qui était lourdement handicapé moteur et mental (niveau MS en CM2).

Mon père était lui-même handicapé moteur et il a dû se battre toute sa vie pour y arriver. Et l'école des années 50 ne lui a pas fait de cadeau. Mais le regard des parents sur notre métier a changé et le comportement des élèves a suivi, ce qui rend la gestion de classe très lourde. Accorder du temps aux élèves qui ont des chances de progresser, tout en "nourrissant" les meilleurs pour ne pas les démotiver, c'est déjà très prenant. Alors comment, au milieu de tout cela, être disponible pour aider à la lecture un dyslexique (car je n'ai pas la possibilité d'imprimer en couleur à l'école et je me refuse à le faire chez moi), pour tenir la main d'un dyspraxique, éviter les crises de frustration d'un HPI, canaliser un TDAH, ... ect. 

Et remplir les bulletins devient du grand n'importe quoi. Comment expliquer le "partiellement atteint" d'un élève sans adaptation et la même mention pour un enfant avec des adaptations ++ ? Nous faisons semblant d'être plus humain pour acheter la paie sociale et nous abaissons de plus en plus le niveau global de nos élèves. Certains inclusions fonctionnent et sont bénéfiques à tous, d'autres n'ont aucun sens et pénalisent tout le monde.

Finalement, il vaut mieux aller travailler en REP + que dans des quartiers "ordinaires" ou devenir enseignant spécialisé. Nos métiers seront bientôt équivalents mais les moyens et les salaires sont, eux, bien différents. J'avoue dans ces conditions me poser la question d'une nouvelle reconversion car je ne me vois pas gérer cela jusqu'à mes 65 ans ...


Yannick - professeur titulaire de classe - septembre 2023

J'accueille cette année en classe de 6e un élève qui a des troubles autistiques et deux autres élèves qui ne maîtrisent pas l'écriture et la lecture. L'AESH qui a en charge ses trois élèves ne peut être présente à chaque cours car elle a d'autres élèves en charge dans une autre classe. Il m'est impossible de me démultiplier et d'être présent à 10 endroits différents dans ma classe en même temps car s'ajoute à cette situation le suivi d'au moins 6 élèves de la même classe en grandes difficultés scolaires. Il faut aussi s'occuper des élèves qui ont besoin d'un enseignement non dégradé pour parfaire leurs connaissances. Après seulement 3 semaines de cours, la situation est déjà ingérable.


Adeline -professeur titulaire de classe - septembre 2023

Un élève est arrivé dans ma classe de CP 2 semaines après la rentrée, son nième famille d'accueil s'étant désistée, il se retrouve dans une micro mecs dans notre ville. Il est en détresse psychologique et en retard scolaire. Nous n'avons pas de dispositif ulis dans l'école, mais les autres écoles de la ville, n'ont, paraît-il, plus de place.
Dans ma classe se trouve aussi un élève non diagnostiqué qui présente des traits d'autiste Apsperger.
En une semaine, les élèves, l'Aseh qui se partage entre 4 classes et moi avons subi insultes, tentatives de coups, morsures, provocations incessantes. C'est un élève qui recherche l'affrontement.

J'ai beaucoup de difficultés à mener les séances d'apprentissages et j'ai l'impression que mon rôle principal du moment est de protéger mes autres élèves. Un suivi SESSAD devrait bientôt commencer, en attendant je suis complétement désemparée et ne peut plus faire mon métier correctement.


Amélie - professeur titulaire - septembre 2023

J'ai une classe de GS dédoublée. 13 élèves. Pas d'Atsem. Sur 13 élèves, j'ai un enfant notifié en attente d'une place en IME. Il ne parle pas, fuit, crie, tape les autres. Il porte des couches et je suis en difficulté pour trouver du travail adapté. Je ne suis pas formée pour ça. Cet enfant nécessite la présence d'un adulte à temps complet. J'ai un autre enfant notifié, mutualisé. Il a des capacités, il pourrait y arriver, mais il n'a que rarement un adulte pour l'aider : les AESH sont trop occupées avec les cas lourds. J'ai un enfant en cours de notification. Il est violent, dit des gros mots sans arrêt. Pince, frappe, tire les cheveux. L'année dernière, il a enlevé les lunettes d'un enfant et a sauté dessus. Enfin, j'ai un enfant non notifié, qui a de fortes traits autistiques. Il a des capacités lui aussi, mais clairement, il lui faudrait un adulte constamment pour l'aider. 
Voilà, 13 élèves, 4 en situation de handicap. Et je ne suis pas un cas isolé dans mon école. La deuxième classe de GS à 13 a aussi 4 élèves en situation de handicap. Je ne sais pas où on va comme ça....


Anonyme - professeur titulaire - septembre 2023

Enseignante en maternelle, je suis confrontée avec mes collègues à une augmentation effarante du nombre d’élèves à BEP (besoins éducatifs particuliers). Avec 26 élèves dont 4 avec troubles, faire classe correctement relève du miracle, il y a maltraitance envers le personnel mais surtout maltraitance envers les autres élèves qui doivent supporter les cris, les coups… nous ne sommes pas armés pour gérer cela, ces enfants sont en souffrance ils ont besoin d’un cadre spécifique avec un personnel formé, des actions conjointes avec d’autres professionnels mais surtout pris en charge individuellement. Tout le monde souffre de cette situation et je pense en priorité à ces enfants là.


Anonyme - professeur titulaire - septembre 2023

Enseignante en CE2/CM1 , j'ai accueilli dans ma classe trois élèves notifiés ULIS: un élève présentant une dyslexie-dysorthographie sévère associée à des troubles de l'attention, une élève autiste et une autre élève , ces deux dernières ayant un niveau CP/CE1 en mathématiques, très en dessous du niveau des autres élèves de la classe.
J'ai bénéficié d'une AVS 3 heures par semaine. Ces enfants étaient inclus à 75 % car l'enseignante ULIS était en co-intervention dans une autre classe, ou prenait en charge d'autres élèves et qu'il fallait de toute façon répondre aux objectifs d'inclusion maximale...
Quels objectifs d'apprentissage viser? Quelles adaptations  mettre en place? Comment palier au manque d'autonomie, au besoin important de l'adulte ? Quand trouver le temps d'échanger avec la coordinatrice, préparer le travail pour tous les élèves et en particulier pour ces élèves qui représentaient souvent pour moi un troisième niveau en plus des CE2 et des CM1... Je me suis sentie très mal, j'ai été au bord de la dépression, pas entendue, ou jugée comme "réfractaire à l'inclusion, au handicap"...mais j'ai tenu le coup pour ces enfants ...
J'ai entendu des remarques sensées me déculpabiliser puisque je n'avais pas "d'obligation de résultat" vis-à-vis de ces enfants...J'en ai conclus que seul comptait un pourcentage élevé d'heures d'inclusion ...au détriment d'un vrai projet d'apprentissage pour ces enfants... Je trouve cela honteux. Et pour moi c'est presque de la maltraitance....
J'ai tenu un an mais c'est beaucoup demander aux enseignants qui ont déjà plus de 25 élèves en classe de gérer la différenciation sans moyen humain, sans aucune compensation
(en temps, en nombre d'élèves...) pour nous aider à accueillir mieux les enfants porteurs de handicap. 


Stéphanie - directrice - septembre 2023

L'inclusion systématique, ce sont des enfants en attente d'IME depuis 4 ans/5 ans, pas de place, des enfants en souffrance dans des classes de 25/28 élèves avec des enseignants non-spécialisés qui sont démunis pour les aider.


Isabelle - professeur titulaire de classe - septembre 2023

L'inclusion scolaire c'est très beau sur le papier mais dans la réalité c'est une catastrophe. 
L'année dernière j'avais un élève avec une notification ITEP. Pour la contourner les parents l'ont mis dans le privé qui ne l'a pas gardé. J'ai donc eu cet élève toute l'année avec une AESH partagée entre 2 classes. Il était violent et perturbé : il terrorisait certains enfants de ma classe, il donnait des cartes en échange d’exhibition sexuelle aux toilettes et en classe, il se forçait a vomir en classe pour manifester son mécontentement, il a frappé violemment son AESH (...) J'ai du remplir toute l'année des papiers à n'en plus finir : renouvellement de GEVASCO, rapports d'incidents... sans compter les multiples RDV avec sa mère et l'ensemble des parents dont les enfants étaient victimes.
Cette année j'ai un enfant non lecteur en CE2 en attente de notification, 2 enfants inclus de l'IEM, un enfant notifié avec des troubles autistiques et une élève très dyslexique aussi en attente de notification. Pour gérer tous ces élèves je dispose d'une AESH 1h30 par jour. Je fais ce que je peux mais le rythme de la classe est ralentit...

Globalement, je trouve que les enfants porteurs de handicap sont mal accompagnés, que les autres  sont pénalisés et que le surcroit de travail est très important pour les enseignants qui croulent déjà sous le travail.


Pascale - professeur spécialisée - septembre 2023

Je suis enseignante spécialisée option D depuis 1990.
J ai toujours travaillé en IME où jusqu'à 1999 j avais des groupes classe au sein des établissements spécialisés (ime imp ima...) en 1999 alors que 3 postes d'enseignants spécialisés sont ouverts dans l ime où je travaillais, nous avons décidé d ouvrir  intégrée au sein d une ecole élémentaire du secteur (volontaire bien sûr) c'était d abord un lieu classe, des récréations communes... J y étais l unique enseignante mais tres vite, nous avons tenté des inclusions pour les séquences de lecture ou de maths de certains élèves dans les classes . Mes collègues étaient volontaires, j étais toujours dans l école mais ces inclusions n ont jamais connues d echec. Progressives, concertees, elles ont même permis de remettre plusieurs de nos élèves en milieu ordinaire. De même mes collègues de l école se sont vite rendus compte que dans leur classe, ils avaient des élèves parfois en plus grande difficulté que les miens, nous avons donc mis en place des inclusions dans ma classe spécialisée. Cela permettait de retravailler en petit groupe avec du temps et des adaptations ce que l élève n avait pas acquis. D une classe nous avons tres vite monté à 4 groupes classes pour 2 enseignantes. Nous faisions des projets communs avec nos autres collègues, théâtre, expression arts visuels... Sport sorties. Nos élèves très stigmatisés par lesmultiples situations d échec scolaire avant d arriver en ime, se sont remis à avoir envie d apprendre et à progresser. Bien sûr ces enfants restaient porteurs de handicap intellectuel mais ils étaient des ÉLÈVES. En 2003 Un projet ime d accueillir des enfants plus jeunes nous a donné l envie d ouvrir une autre classe intégrée dans une école maternelle. Là aussi, nous apportions notre expérience de spécialisés pour donner des pistes aux collègues qui rencontraient des difficultés avec certains enfants. Nous faisions beaucoup d activités en commun. Et les mêmes échanges se sont faits tout naturellement. Puis nos élèves grandissant, nous avons ouvert une classe externalisée dans un collège où là aussi venait 2 groupes classe, un groupe à visée scolaire l autre à visée de socialisation. Une ulis s est ouverte en même temps dans ce collège, les passerelles entre les 2 classes étaient encore plus faciles. Certains élèves pouvaient aller en atelier avec les profs de seggpa du collège.. Notre ime était alors considéré par les inspecteurs comme un peu pilote, notre inspectrice défendant notre projet comme la meilleure des solutions pour inclure nos élèves en milieu ordinaire.
Il y a 4 ans, suite à la nomination de mon mari en tant que proviseur d un lycée professionnel, j ai quitté mon poste à l ime où j ai travaillé pendant 21 ans. J ai obtenu un poste dans l ime situé juste en face du lycée de mon mari. Alors très rapidement nous avons décidé avec l équipe de l ime et du lycée d ouvrir une UEE, au lycée où viennent 14 adolescents de 15 à 18 ans. Je suis toujours l enseignante de cette classe, mais mes élèves sont inclus dans les ateliers usinage du lycée avec d autres lycéens sous forme de tutorat. La prof de commerce donne des cours adaptés à ma classe dans le magasin pédagogique du lycée. Une de mes élèves va en cours d anglais avec la classe de 3ème prépa métiers. Un de mes élèves va en cours de français et d histoire. Ces élèves sont inscrits à l ime, ils sont dans des groupes éducatifs et le professionnel est aussi travaillé par mes collègues éducateurs. Les savoir être aussi. J enseigne aussi dans cet ime à 3 adolescents atteints de polyhandicaps importants. J ai une classe au sein de l ime, mais le mercredi ce groupe classe vient aussi au lycée où j ai un vpi et bientôt un écran géant mobile, financé par le partenariat du lycée et d une entreprise. J ai aussi une groupe de 3 enfants souffrant de TSa dans la classe à l ime mais qui devraient aussi venir au lycée pour bénéficier de l ecran tactile géant. Dans ces cas je suis secondée par une éducatrice mis à disposition par l ime.
J ai toujours travaillé pour l ouverture d esprit de tous. Et n ai jamais hésité à remettre mes élèves qui en étaient capables en milieu ordinaire. Mais je déplore la fermeture des ime, pour des raisons comptables bien évidemment. Nos classes externalisées maintenant appelees UEE, sont une solution vraiment intéressante qui permet aux enfants de bénéficier de tous les apports des plateaux techniques des ime et du savoir faire des enseignants de l éducation nationale. Ces ouvertures ne se font pas sans une grosse dose d enthousiasme et de bonne volonté de part et d autres mais quand elles fonctionnent c est un enrichissement mutuel prôné par tous. J ai aussi été enseignante sessad, combien ai je vu de pauvre gosse qu on laissait dans les classes, qui y étaient littéralement malheureux. Et des enseignants adorant leur boulot me demandant des trucs pour aider ces enfants au maximum, mais manquant de temps, de formation, pas reconnus pas soutenus par la hiérarchie... Il faut laisser les enseignants spécialisés dans les ime, mais développer les prises en charge par les plateaux techniques des élèves d ime et des classes ordinaires, comme nous avions essayé de le faire quand j étais dans la classe incluse en maternelle mais ce partenariat qui avait été accepté par l inspecteur, a été violemment récusé par l association apei. Je ne sais si ce témoignage peut faire être utile, c est le récit d une vie professionnelle très bien remplie et très satisfaisante. Je suis en retraite en septembre 2024. Mais je suis contente de quitter ce navire qu on saborde avec acharnement depuis quelques années. Mon travail me manquera beaucoup mais pas cette institution qui nous démolit à coup de communication médiatique dévalorisante et de réformes abérrantes... Je reste à votre disposition pour de plus amples informations. Institement votre... Pascale


Anonyme - professeur titulaire de classe - septembre 2023

Année 2022/2023
Classe de PS/ms
J'ai eu dans ma classe un élève,déjà scolarisé depuis la tps, violent physiquement et verbalement envers les élèves et les adultes.Il se sauvait une dizaine de fois par jour de la classe.
En tps,PS, les parents ont refusé les suivis demandés. De septembre à décembre, je devais le gérer seule : il jetait les chaises sur les autres élèves, les giflait, les bousculait, les mordait et il se souvait dès qu'on lui disait Non.Je n'ai eu aucun soutien en période 1. J'ai demandé de faire remonter les faits importants,refus de ma directrice, j'ai du faire des RSST. J'ai demandé un rdv à mon inspecteur,eu seulement après avoir demandé un rdv médecine du travail.... J'ai vécu une année horrible.Suite à un arrêt médical pour accident du travail,( j'ai eu une vertèbre déplacée car mon élève a attrapé mon écharpe et cela m'a étranglée, je me suis baisé violemment pour le faire lâcher, j'ai eu beaucoup de difficulté à réussir), un dossier MDPH a été fait en urgence et à mon retour en janvier une AVS était présente... cela n'a pas beaucoup aidé, elle passait son temps à courir après lui et le surveiller en permanence pour éviter la violence. Il a réussi à se sauver de l'école, nous l'avons rattrapé à temps.Il a blessé plusieurs enfants et adultes ( coup de pieds, coup de boule, griffes à sang ..). L'inspection et ma direction n'a fait que tasser les incidents, j'ai dû faire moi même les RSST : 9 en tout et aucun retour....

Sandrine - AESH - septembre 2023

Je travaille en école en classe ULIS avec un enfant autiste non verbal. C'est très compliqué car l'enfant se sauve. Il refuse de travailler, se jeter par terre, grimpe partout, ....
Il met des coups de pied à la maîtresse, pertube les autres élèves de l'école car il entre et court dans les classes des autres niveaux.
En récréation, il court, grimpe sur les murets,...
Lorsque la récréation est fini, il refuse de rentrer et se jette par terre.
L'inclusion c'est bien mais jusqu'à un certain point car les enseignants, les AESH et l'enfant sont en souffrance. 


Véronique - professeur titulaire de classe - septembre 2023

J'ai eu à gérer en classe de Cp de 20 élèves en 2020-2021 un enfant violent, qui hurlait, tapait, montait  sur la table, m'insultait , qui montrait son sexe. Il était impossible à canaliser. 
A la fin de chaque journée de classe, je pleurais. Il m'était impossible de faire classe. 
Cet enfant en souffrance, placé en foyer, ne recevait aucun soin. Je n'avais aucune aide en classe. Je suis allée voir mon inspecteur pour le mettre au courant du problème, je ne pouvais pas faire classe dans ces conditions...Sa réponse a été de me dire que je n'étais pas la seule à devoir gérer un enfant de ce type ...!!!  L'ensemble des élèves souffrait de cette situation : le travail en classe était quasiment impossible.  
Finalement, cet enfant a fini par agresser sexuellement une petite fille de ma classe, la mère a écrit à l'inspecteur  qui a déscolarisé l'enfant dans l'attente d'une solution. A la fin de l'année scolaire , l'enfant a été placé en Belgique .
L'inclusion dans ces conditions,  c'est n'importe quoi. 
Je suis enseignante et pas infirmière psychiatrique !


Anonyme - professeur titulaire de classe - septembre 2023

Présence d'un élève en classe de GS pour l'instant notifié pour 12 heures avec présence d'une avs. La famille pousse pour le scolariser toute la journée. Aucun langage oral (pointe du doigt ce qu'il veut prendre), compétences d'un petite section, tape, donne des coups de pied et pince l'avs et l'enseignante de façon gratuite "sans raison apparente" et quand il est frustré. N'est aucunement capable de participer aux ateliers avec les autres enfants de la classe du fait de son niveau. Fait des crises et hurle quand il est frustré. Les autres élèves se demandent pourquoi il tape la maîtresse et son avs, s'inquiètent parfois quand il est assis à côté d'eux même s'il n'est pas agressif avec les enfants. Aucune interaction avec ses pairs que ce soit dans la classe ou en récréation.


Anonyme - AESH - septembre 2023

J'ai été en charge d'un enfant souffrant d'un trouble sévère autistique. Il ne parlait pas, crier beaucoup et ne supportait pas la présence des autres enfants. Les parents, totalement démunis, ne voulaient pas entendre parler d'établissement spécialisé. Malheureusement ces cris perturbaient toute la classe et les autres élèves avaient du mal à se concentrer. Je sentais également sa frustration, il était en souffrance, puisqu'il ne supportait pas le bruit et la présence des autres enfants dès qu'ils s'approchaient de lui. Les parents ont quand même fini par prendre conscience qu'il lui fallait un enseignement spécialisé et il a été accepté dans une école en immersion. Je suis pour l'école inclusive, mais cela dépend du handicap et surtout pas au détriment des autres élèves.


Anonyme - Professeur titulaire - septembre 2023

Nouvelle dans l'école, on m'annonce début juillet que j'aurais en charge un CP-CE1. 
J'hérite de la charmante petite salle du fond, inappropriée pour faire cours, ancienne salle informatique dont on a arraché les goulottes sans rebouchage. Il fallait bien trouver une place pour entasser les élèves dans une énième classe "dédoublée"...
Me voici donc avec 15 élèves dans une salle étriquée : un casse-tête estival à aménager pour accueillir au mieux les élèves à la rentrée. 
Lors de la pré-rentrée, on m'annonce, au détour d'une conversation "au fait, X est un enfant autiste". Sans plus de détail. 15 septembre : c'est encore à moi d'envoyer des courriels car je n'ai toujours aucun dossier, ni G-Vasco concernant l'élève. Seul conseil du psychologue scolaire, attention grands mots : "mettre un tipi dans la salle de classe". 
Nous nous démenons tant bien que mal avec le brave AESH à prendre en compte les besoins notre élève autiste (et apaiser, beaucoup de cris...) et ceux des autres élèves du cours double. Nous vivons au rythme des cris, phrases répétées en boucle et chansons de cet enfant à besoins particuliers. 
AESH qui doit d'ailleurs se couper en trois car il suit également deux autres élèves ("autant les regrouper") : un élève en attente de place en IME (niveau maternelle) et un élève dont la maladie requiert un protocole qui exige que l'AESH envoie des données chaque heure à l'infirmier.
Inclure et dédoubler à tout prix, nous ignorons si professionnellement nous tiendrons la barre de ce bel objectif : humainement, nous commençons sérieusement à broyer du noir et nous ne sommes que le dix-huit septembre...


Anonyme - AESH - septembre 2023
Que faire des enfants avec notification I.M.E en dispositif ULIS ?


Mélanie - Professeur spécialisé - septembre 2023

Je suis coordonnatrice ULIS depuis 6 ans et je suis souvent seule face à mes problématiques quotidiennes. Les missions sont très larges et on a tendance à nous donner beaucoup de responsabilités dépassant nos compétences. J'ai eu des élèves avec troubles du comportement très violents, dangereux pour eux et les autres, et tout ce qu'on a su me dire quand j'ai demandé de l'aide c'est "Vous avez le CAPPEI. Vous saviez pour quoi vous signez.". Soit on ne me répondait pas vraiment, soit on préférait me dévaloriser et me faire douter de moi même. Je suis souvent dans des situations où aider mes collègues s'avère difficile. J'ai de plus en plus d'élèves (+ que 12) mais pas de moyens supplémentaires. J'ai des élèves avec plusieurs profils différents sans l'aide nécessaire (ex: TSA et en attente d'IME). Je me sens en constant surmenage même si j'aime mon travail. Je fatigue et je vais devoir arrêter pour me protéger. La hiérarchie a beaucoup joué dans cette décision. Mes collègues souffrent, mes élèves font ce qu'ils peuvent avec ce qu'ils ont et moi je me tue à la tâche.


Anonyme - AESH - septembre 2023

Actuellement AESH avec statut avsi a 24h pour un élève en grande section (autiste non communiquant).
Je me vois en difficulté car on m'a dit en arrivant que la psychologue scolaire avait donné comme indication de ne pas le frustrer.
Cet élève ne parle pas, hurle sans arrêt, vagabonde dans la classe, quand je lui propose un travail, il hurle quand je m approche il hurle, il hurle même parfois sans raison apparente alors que je suis a plusieurs mètres de lui et ne lui parle pas.
Je ne sais pas quoi faire car l'institutrice m'a dit de ne pas le contrarier ni de le frustrer mais elle attend de moi que je le fasse travailler et surtout l empêche  d interférer quand elle fait classe avec les autres élèves.
Donc je ne peux rien faire et n ai aucune aide, cet enfant est scolarisé toute la journée, donc je passe mes journées à subir ses hurlement et à lui courir après car il vagabonde partout dans la classe et dans les lieux de vie scolaire. Au final il est plus exclus que jamais, il n a pas les codes sociaux et ne contrôle pas ses émotions ne parle pas, je n arrive pas à le comprendre et il refuse mon contact


Anonyme - AESH - septembre 2023

Bonjour,
C'est la 2ème année que j'exerce en tant qu'AESH dans une école primaire avec des classes ULIS.
J'ai la chance de travailler dans une école où les AESH sont considérées et où on tient compte de leurs avis concernant les élèves qu'elles suivent.
De mon point de vue, l'inclusion est un beau principe et je comprends que certains parents veulent que leurs enfants suivent une scolarité normale mais en réalité c'est une hérésie!
Ce qui m'a frappée dans mon exercice, c'est déjà le manque de personnel et le manque de formation.
Comment une AESH peut-elle suivre un enfant avec des troubles autistiques ou autre sans une véritable formation?
Les enseignants sont-ils formés à ce type de handicap?
Par ailleurs, comment suivre correctement les élèves quand on a à suivre plusieurs élèves qui sont déjà en difficultés éparpillés dans plusieurs classes voire dans plusieurs écoles?
De plus, comment suivre et adapter le travail aux enfants quand nous ne connaissons pas leur handicap précis sous prétexte du secret médical? (Ce qui vaut aussi pour les instits, comment leur demander de faire de l'inclusion alors qu'ils ne savent même pas comment adapter le travail?)
Pour les enfants qui sont en difficultés, il faut ouvrir les yeux car clairement certains n'ont pas le niveau pour suivre une scolarité normale!
Pour ces enfants-là, une instruction spécifique leur est nécessaire.
A quoi ça sert de les faire suivre un programme qui de toute façon ils n'arrivent pas à suivre?
Je ne suis pas sûre que cela les aide dans leur quotidien et encore moins dans leur estime et leur confiance en eux.
Je ne crois pas qu'ils soient valorisés puisque de toute façon, ils sont toujours à part.
Peut-on parler d'éducation bienveillante?
J'en doute fort.
Et ce que je voudrais dire aussi c'est qu'on en demande toujours plus aux enseignants et aux AESH sans leur donner de moyens.
Les classes sont surchargées, les instits doivent être partout et pour tous les élèves.
Le niveau scolaire est déjà bas, alors quand les instits prennent du temps pour les enfants qui n'ont pas le niveau de suivre en classe, l'instit perd son temps et ce temps, c'est du temps qu'il donne en moins aux élèves excellents qui peuvent se sentir délaissés et aux autres élèves qui ne présentent peut-être pas de difficultés particulières mais pour qui le niveau scolaire est bas.
C'est pour ça qu'à mon avis un retour aux fondamentaux est plus que vital.
L'enseignement du français et des maths devraient être une priorité quitte à laisser certaines matières de côté!
Et dernier point aussi qu'il faut prendre en compte c'est que les instits et les AESH sont confrontés aussi à des parents qui ne veulent pas ouvrir les yeux sur les difficultés de leurs enfants, qui sont parfois démissionnaires face au handicap de leurs enfants, ce qui est vrai aussi chez des parents dont l'enfant n'a pas de problème particulier.
Et on demande à l'école de pallier à tout : au handicap, à l'enseignement, à l'éducation...
Je crois qu'il faudrait aussi remettre au clair le rôle de l'école et mettre les parents face à leurs responsabilités aussi.


Anonyme - AESH - septembre 2023

Éducation spécialisée n'est pas un gros mot.
Ce n'est pas non plus une source d'exclusion.
C'est juste être réaliste : certains élèves ne sont pas capables de suivre le programme scolaire classique.
Et au contraire, les établissements spécialisés, c'est être à l'écoute de leurs besoins et donc leur donner de meilleures chances d'épanouissement et de réussite avec du personnel formé et du matériel adapté que nous n'avons pas en école classique.


Audrey - Professeur remplaçant - septembre 2023

Le jour de la rentrée, le directeur s est fait giflé, insulté par un élève de cm2 autiste violent, avec AVS mais qui ne peut rien . Plusieurs enseignants sont mobilisés à chaque crise et l enseignement régulièrement interrompu. Les autres enfants ont peur , certaines familles ont décidé de scolariser leur enfant dans le privé l'an dernier.

La hiérarchie croule sous les rapports concernant cet enfant mais ne fait rien , ne peut soit disant rien faire.
 

Un enfant de cp , atteint de troubles autistiques, hurle pendant des heures et traumatise les autres enfan ts.Impossibile de travailler la moitié du temps car AVS à mi temps. Des AVS dépassés , des collègues en brun out, des enfants en souffrance, un temps de travail gravement impacté, je ne compte plus le nombre de situations de ce genre que je rencontre en tournant dans les écoles. C'est dramatique, aucune aide réelle de la hiérarchie, la seule issue possible semble être la reconversion, impossible de tenir jusque 64 ans!


J-P - Professeur remplaçant - septembre 2023

Anecdote un peu ancienne, pré-covid, mais qui peut hélas se reproduire.
J'ai été envoyé remplacer dans une classe ou un élève autiste était scolarisé. Sa maîtresse était souffrante, son AESH aussi et c'est ainsi que je me suis retrouvé seul face à cette classe et cet enfant en grande souffrance de n'avoir pas ses repères affectifs dira-t-on, habituels.
Il faut toujours un temps pour s'approprier les outils et le fonctionnement de la classe. En quelques minutes, cet élève s'est roulé dans un tapis du coin regroupement et a refusé d'en sortir. Je crois qu'il a été terrorisé malgré les efforts que j'ai déployés. C'était horrible, j'en garde un souvenir d'échec, de solitude et de terreur de ce petit....Je ne dis pas que sa place est ailleurs, je dis que l'accompagnement devait être pérennisé et l'enseignant jamais laissé seul. 


Kathy - professeur spécialisée - septembre 2023

J'ai eu pendant quelques mois un élève à gros problèmes de comportement et malgré les adaptations que j'essayais de mettre en place, il n'y avait aucun progrès . Lors d'une ESS en urgence, l'ien a proposé une scolarisation à mi-temps. Une demande d'aide par une EMAS a été demandée. 3 éducatrices sont venues pendant 3 semaines prendre des notes, observer l'enfant depuis le fond de la classe. Je n'ai eu aucun retour, aucune proposition d'aide. Puis cet enfant a été déplacé dans une autre école de la ville car dans ma classe il y avait 2 élèves avec un profil ITEP.  Dans cette autre école, les observations par les éducatrices ont repris, puis sans solutions concrètes proposées et après de multiples réunions, plusieurs mois ont passé et l'enfant a enfin obtenu une place en ITEP. 


Catherine - professeur titulaire de classe - septembre 2023

Un élève scolarisé en CM2 avec problèmes psychologiques non traités. La mère refuse tout (suivi CMP, Psys, orientation vers un ITEP). Au quotidien, ma collègue de CM2 est sur le qui-vive toute la journée par crainte de gestes violents envers les autres élèves et elle-même. Les apprentissages sont très régulièrement interrompus par les provocations verbales et physiques de cet élève qui manifestement est aussi en grande souffrance mais ne bénéficie d'aucun soin. Plusieurs faits établissements sont remontés, la hiérarchie est informée, ne trouve pas de solution. Lors d'une récréation et devant tous les élèves, cet élève finit par taper la maîtresse qui obtient alors plusieurs jours d'ITT. Certains élèves de la classe mais aussi de toute l'école présentent une certaine anxiété pour venir à l'école (pleurs, refus d'entrer dans la cour..). Les enseignants auront droit par la suite à une formation de 2 jours Elèves à Besoins Educatifs Particuliers. Les enseignants de l'école ont vraiment ressenti qu'on leur renvoyait qu'ils étaient incompétents, les faisant culpabiliser.


Anonyme - Professeur remplaçant - septembre 2023

J'ai été confrontée à un élève en grande souffrance psychologique. Très violent envers les autres élèves, hautement perturbateur, dangereux pour lui-même et les autres lors de ses crises... Beaucoup de démarches ont été effectuées, notamment une demande d'entrée en ITEP, mais la liste d'attente est longue... L'année scolaire est passée sans aide concrète et efficace pour l'équipe enseignante, hormis des conseils qui n'ont pas été suffisants. Bilan : je n'ai pas été capable d'aider cet élève, sa classe a été "sacrifiée" (ambiance détériorée et apprentissages perturbés), et j'envisage désormais de changer de métier.


Anonyme - Directrice - septembre 2023

J'ai été nommée directrice dans une école où un élève était scolarisé presque à temps complet en CM1. Il n'était pas lecteur, ne verbalisait pas. Il avait une AESH à temps complet qui était fréquemment obligée de l'accompagner seule en salle de motricité car il se montrait violent. Elle empruntait des cubes en maternelle pour le calmer. Cet enfant avait une orientation en IME depuis 2 ans et était scolarisé dans cette école depuis le CP. Il a enfin eu accès à l'IME en début de CM2. Il y a appris à dire quelques mots. Dans cette même école, il a été difficile de réussir à convaincre une famille de faire un dossier MDPH pour leur enfant qui présentait des troubles cognitifs. L'accompagnement à été long et parfois houleux mais nous avons obtenu ensemble une orientation en Ulis. Quand fin juin, la maman est venue me voir avec le courrier qui signifiait que sa fille devait rester en milieu ordinaire car il n'y avait pas de place en Ulis, c'est moi qui ai du affronter sa tristesse, sa colère et son incompréhension.


Anonyme - Professeur des écoles - septembre 2023

L'année scolaire dernière a été la plus compliquée de ma carrière, 8 enfants à profil particulier dans une classe maternelle en cour double. Une ATSEM formidable le matin, c'est tout.............
Comment en est on arrivé là? De nouveaux arrivants dans l'école, mais aussi des cas que l'on avait plus ou moins repéré mais que la collègue avait choisi de "laisser grandir"...Or quand il y a un soucis et qu'on grandit, le soucis reste ou même grandi aussi...
J'ai passé mon année scolaire à essayer d'en dire aux parents sans en dire trop pour ne pas les fermer...

Exercice pour lequel je n'ai jamais été formé! A remplir des documents.... A essayer tant bien que mal de mettre des choses en place pour les faire progresser et surtout ne pas les décourager, alors que moi même je luttais tous les jours contre le découragement.

Mon conjoint ne comprenait pas pourquoi je passais la plupart de mes midis, mes soirées jusqu'à quelquefois 20h à l'école. A essayer de quand même m'occuper des autres. Mais malheureusement il n'y a que 24 heures dans une journée!


Ma hiérarchie n'a pas manqué de me faire rappeler l'obligation de la voie hiérarchique, que présenter un dossier au psychologue scolaire directement, ça ne se faisait pas, qu'il fallait d'abord remplir, un autre papier, une autre demande.

Encore des papiers!!! Moi qui croyais ainsi gagner du temps. Du temps pour les enfants concernés. Car avant tout, c'est pour eux! Quand il s'écoule une année scolaire pour mettre des choses en place, ça leur fait une année supplémentaire compliquée à vivre!


Après les vacances de février, royalement, on m'accorde une AVS deux demi journées par semaine! Une jeune femme pleine de bonne volonté mais qui débarquait sans aucune formation!


Je ne souhaite à personne de vivre l'année que j'ai vécue, épuisante, décourageante....8 cas dans une classe c'est beaucoup trop! J'ai fait au mieux avec ce que j'avais mais j'ai aussi le sentiment que ce n'est pas assez pour aider ces enfants aux grands besoins.
Je ne comprends pas que tout ne soit pas fait pour aider ses enfants à s'épanouir au mieux, ce sont les adultes de demain


Christine - AESH - septembre 2023

Il y a quelques années, on m'a affectée en grande section pour un élève autiste.

Quand il entrait en classe, il allait de suite vers le coin voiture. Il s'allongeait pour jouer sans échanger un seul instant avec ses camarades de classe.

Il ne s'intégrait jamais dans le groupe classe, courrait dans le salle, poussait des cris lorsqu'il y avait trop de bruit... il repoussait l'enseignante et l'aesh. Au moment des récréations, il se roulait par terre car ne voulait pas mettre son manteau, et ne voulait pas allait en récréation tout simplement.

Cela a duré plus d'un mois jusqu'au jour où une ESS a eu lieu en présence de l'IEN, du pedopsychiatre du CMP et l'équipe éducative. Au cours de l'ESS, l'Inspecteur a écouté tous les intervenants et a tranché :" On le déscolarise!"...

L'enfant a donc été déscolarisé. Une PE d'ulis est allé chez lui régulièrement lui donner des cours ,la maman a dû arrêter de travailler... J'ai retrouvé cet élève l'année de son CE2,.. je l'ai eu en accompagnement individuel 1h30 tous les jeudis (seuls moments où il était scolarisé)..

Les temps de récréation étaient très difficiles car très, trop bruyants pour lui. Pendant la classe, il ne suivait pas du tout le cours.. on faisait des puzzles, de l'écriture, des jeux, rien du programme de CE2.

La directrice lui a trouvé une place en structure spécialisée après bien des années d'attente et de souffrance.



Le fonctionnement PIAL : un progrès pour les personnels ? un progrès pour les élèves ?

Valérie - AESH - septembre 2023

Les AESH sont toujours convoqués par le pial à des réunions en dehors de leurs heures de travail. Or nous sommes payés pour un nombre d’heures et non pour une fonction. Lorsque j’ai évoqué cette situation, on m’a répondu que nous étions payés 41 semaines et que nous travaillons 36 semaines et par conséquent nous étions redevables de 5 semaines. Quel est le texte officiel qui précise cette affirmation et ne serait-ce pas nos 5 semaines de congés payés ? Je précise que nous n’avons pas toutes les vacances scolaires payées , que nos salaires sont lissés sur 12 mois et que notre temps complet est basé sur 35h hebdomadaires impossibles à effectuer ( en général, les AESH font 24h).


Anonyme - AESH - septembre 2023

Aucune écoute, aucune formation quand on demande des formations parmi celles qui nous sont proposées on nous répond trop tard quand on nous répond. 
Quant aux enfants leur nombre d'heures de suivi ne sont pas respectées, déjà que selon la MDPH leur handicap n'est là que la moitié de la journée pour la majorité mais on ne nous donne même pas les moyens de faire 12 h par semaine avec un enfant.

Du matériel ? Rien ou alors avec notre argent c'est vrai on est tellement bien payé qu'on peut s'offrir un ordinateur une imprimante les cartouches feuilles, plastifieuse avec ses feuilles..... dans l'école où je suis un ordinateur pour les 6 classes, 7 prof 2 aesh plus le personnel de cantine garderie alors préparer des choses oui sur le temps du midi car tous reparte manger donc seul moment où c'est possible de l'utiliser.
La situation que ce soit des AESH et des enfants accompagnés ne fait que sE dégrader depuis la mise en place des PIAL il est temps d'arrêter le massacre


Anonyme - AESH - septembre 2023

Il faut toujours ajuster les plannings sans donner les heures que chaque élève à le droit car nous ne sommes jamais assez. Nous ne pouvons pas les accompagner dans certaines matières,  malgré leurs handicaps (exemples : musique sport dessin aide au devoir perm) alors que nous pourrions les aider à faire leurs devoirs et revoir ce qu’ils n'ont pas compris.
L’école inclusive doit prendre en compte les besoins des enfants car je me suis occupée d’une autiste sévère âgée de 4 ans et je n’avais aucun matériel pour travailler et une table basse de IKEA impossible de me mettre les jambes en dessous . J’ai dû fait mes support moi même.
Sans compte que les directeurs ou directrices d’établissement; nous demande de faire du travail sur nos heures connexes et nous disent qu’il dispose de ses heures. Nous, Aesh,  ne sommes pas reconnus ni intégrés comme il le faudrait dans les écoles. Nous sommes considérés comme des personnes de seconde main.
 Aucun statut donc aucune reconnaissance de notre travail.


Anonyme - AESH - septembre 2023

En ce début d'année, on me prévient le changement d'école la veille au soir.

Arrivée là, c'est un enfant avec de grosses difficultés. Il ne parle pas, ne reste pas assis, ne fait que crier. Et de plus je viens pour lui 1 journée pas semaine car il est en hôpital de jour la matinée.

Donc je ne sers à rien dans cette classe. Le reste de la semaine je suis dans une autre école avec plusieurs enfants de niveau différents. Qui ont des gros besoins. Et je ne suis pas remplacée quand je pars de l'autre côté. J'ai contacté le PIAL pour essayer d'expliquer. On m'a répondu que si je ne voulais pas être sur la liste des écoles, je devais donner ma démission. Elle m'a dit qu'elle attendait ma lettre sur son bureau l'après midi même.

Car mon contrat se finit le 10 septembre et j'avais accepté le CDI sans même la signature à se jour. Que faire?


Nadia - AESH - juillet 2023

Nous sommes des pions, des numéros qu’on peut placer n’importe comment, le côté humain, il s’en fiche clairement, ils ne veulent pas le bien-être de l’enfant !!! Surtout qu’on est des repères pour eux.

Le système de changer d’aesh à chaque fois ça peut que perturber l’enfant. Surtout si il s’agit d’un trouble qui ne permet pas de le faire.

Justement, je suis dans cette situation : c’était ma première année.
J’étais au collège, j’ai réussi à tisser une relation de confiance avec une élève qui ne voulait pas de contacts humain à côté d’elle au fur et à mesure elle m’a acceptée. Quand j’étais absente pendant une semaine, elle n’a pas du tout voulu travailler avec qui que ce soit .

Malheureusement, dans mon collège, j’avais une coordinatrice. Le fait qu’on s’entendait bien avec l’équipe pédagogique, et une très bonne entente entre les nouvelles aesh, ça ne lui plaisait pas, et je pense que ça joue beaucoup sur la décision du tête de PIAL. Surtout qu’on a eu des éloges et de la reconnaissance de la part du corps enseignant.

La mère avait pris rendez-vous avec la prof principal et en amont , elle avait envoyé un mail au collège pour que je reste avec elle, elle n'a pas eut de réponse, sachant que le mail a été transmis à la coordinatrice (celle qui travaille au collège ).

Malheureusement, je pense que la coordinatrice n’a pas transmis le mail à la tête Pial.  Après avoir eu mon affectation dans une école primaire,je n’ai pas compris alors pourquoi faire des vœux dans ce cas là ? Sachant que dans mes vœux , j’ai demandé à suivre mes élèves et oralement, j’ai bien précisé que si elle me changeait, je souhaitais continuer dans le collège ou dans un autre, mais pas être dans une école primaire comme j’ai eu une mauvaise expérience en service civique en tant que aesh. Et là je me retrouve dans une école primaire  Elle a justifiée ça comme « pour être au C.D.I., il faut faire tous les niveaux. Puis je te verrais bien en primaire »

Pour être honnête, c’est juste que les élèves à besoins particuliers sont considérés comme des moyens en soi, il s’en fiche qu’ils ont des troubles, c’est les moyens avant tout parce que les moyens dis argent et voilà … le système PIAL il faut absolument le supprimer.

Je sais que, pour certains de mes collègues, le harcèlement est vraiment présent au quotidien. Les coordinatrices mettent des pressions aux AESH. Ce qui pousse parfois ces dernières à démissionner de leurs fonctions.


Sandrine - AESH - juillet 2023

Bonjour, Actuellement AESH j'ai décidé de changer de métier.

J'exerce depuis 5 ans. En 2021 j'ai changé de pial.

Après 2 ans dans une école maternelle on décide de changer mon affectation pour le second degré.

Une relation de confiance s'est établie et a permis de gros progrès de l'enfant.
Les parents et moi même avons essayé de faire modifier l'affectation. Nous ne sommes pas entendus. J'ai l'impression de n'être qu'un pion qu'on déplace.

Je sais que la mobilité fait partie du pial mais on ne prend pas en compte le fait que je souhaite exercer en 1er degré. Je n'ai aucune réponse aux mails que j'envoie, on ne me rappelle pas lorsque je téléphone.

Je suis écœurée du manque de considération, du manque de respect.



Date de création : 18/09/2023 14:17
Catégorie : - Enseignement spécialisé
Page lue 1387 fois