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Déclaration CAPD du 16 mars 2016

logosnudi.jpgArras, le 16 mars 2016

Monsieur l’Inspecteur d’Académie, mesdames et messieurs les représentants à la commission administrative paritaire départementale,


 


 

Nous nous réunissons aujourd’hui pour examiner les demandes de départ en stage pour le CAPA-SH.

Monsieur l'Inspecteur d'Académie, vous avez décidé d’augmenter cette année le nombre de départs en stage CAPA-SH cette année, ce que nous tenons pour un signe positif adressé à la profession dans un contexte dégradé par la Loi de Refondation. Nous espérons que vous aurez les moyens les prochaines années de cette politique car la situation des réseaux d’aides reste très difficile. Les RASED sont dépouillés de leurs moyens et fonctionnent essentiellement grâce à la bonne volonté des personnels qui y travaillent.

Le nombre nettement insuffisant des maîtres E alourdit leur tâche considérablement puisqu'ils sont obligés de se dédoubler et de multiplier les kilomètres pour pouvoir être présents là où les collègues demandent leur intervention. Et la situation n'est guère plus favorable pour les psychologues.

Les dispositifs « plus de maîtres que de classes » ne peuvent en aucun cas se substituer à un réseau complet dans chaque circonscription.

C'est une revendication nationale du SNUDI : des réseaux d'aides implantés dans les écoles, rattachés à des circonscriptions identifiées, avec des enseignants spécialisés dans les options E en nombre suffisant. Le SNUDI-FO s’oppose également à toute volonté d’intégrer les réseaux dans le cadre de la liaison école-collège alors que ne sont pas pourvus tous les besoins des écoles, de la Maternelle au CM2.

Nous demandons que les réseaux d’aides soient pérennisés dans leur fonctionnement dans nos écoles.

Nous avons pris note également de votre volonté d'implanter en nombre suffisant des psychologues scolaires dans les circonscriptions de manière à ce que ces professionnels puissent intervenir dans une circonscription identifiée. Néanmoins, de lourdes craintes pèsent sur leur statut et leur pérennité. Force Ouvrière a demandé l’abandon du projet de fusion des corps, le respect de toutes les garanties statutaires liées respectivement au corps des PE et au corps des COP-DCIO : respect de l’horaire hebdomadaire, des congés scolaires et des missions spécifiques.

En ce qui concerne l'option F majoritairement représentée dans les EGPA, comme nous l’avons dénoncé lors du CTSD, la situation des personnels et des élèves va connaître une dégradation avec la perte de 7 heures en moyenne par SEGPA.

La volonté de transformation de la SEGPA en dispositif va amener une complexification des prises en charge des élèves et de nouvelles tâches pour les PE dont, nous le rappelons, le ministère a proposé une baisse de rémunération dans un groupe de travail ministériel le 5 novembre dernier. .

Pour notre organisation syndicale, les SEGPA doivent être maintenues et leurs élèves affectés sur une décision d’orientation : c’est une structure qui répond à un besoin clairement identifié et qui a son utilité dans le système éducatif.

Quant aux EREA du département, ils ne sont pas encore impactés, comme dans certaines académies, par la volonté de transformer les internats éducatifs en dortoirs. Cette volonté se traduit par le remplacement de maîtres titulaires du CAPA-SH par des contractuels précaires. Nous voulons rappeler la position du SNUDI-FO : l'internat éducatif n'est pas un dortoir occupationnel et les élèves scolarisés en EREA ont besoin de Professeurs des Écoles-Educateurs formés et compétents qui concourent à leur insertion sociale et professionnelle.

Malheureusement, comme il nous l'a été rappelé, un élève scolarisé dans un établissement spécialisé coûte en moyenne sept fois plus cher qu'un élève en milieu ordinaire. Sous couvert de bienveillance, l'inclusion scolaire est devenue non plus un recours pédagogique mais la garantie de substantielles économies. Le recours à des contrats précaires plutôt qu'à des maîtres spécialisés ne peut devenir une norme dans nos EREA.

Cette logique purement économique qui préside à toute décision et cette politique des enveloppes fermées sont en train de saper peu à peu les fondations de l'Ecole Républicaine et de détruire les statuts de ses personnels. Déjà, des demi-journées de travail gratuit sont imposées aux personnels en plus de leurs obligations réglementaires de service, alors que nos salaires baissent et que se profile un durcissement de l'accès à la Hors-Classe.

Des rapports préconisent la fin des Inspections Départementales, des décrets s'attaquent à nos obligations réglementaires de service pour y ajouter des missions, et, alors que nous nous réunissons, une proposition de décret est étudiée : décret qui annualiserait le temps de travail des Professeurs des Écoles en fonction des PedT sur l'ensemble des 52 semaines de l'année sur proposition des communes et de ses politiques faisant fi de l'indépendance qui doit être la nôtre. Ce n'est pas un progrès, ni pour les personnels, ni pour les élèves. Ces décrets injustes, ces projets qui se font contre les personnels sont la déclinaison dans la fonction publique de la loi « El Khomri ».

C'est pourquoi dans la continuité des revendications et des actions de Force Ouvrière, le SNUDI-FO appelle à la grève interprofessionnelle pour que soient respectés le droit de chaque salarié en France, dans le secteur privé comme dans le secteur public, et contre le saccage de nos droits et nos statuts qui ne profitent nullement aux élèves mais aux politiques d'austérité.

Je vous remercie de votre attention.


Date de création : 24/03/2016 08:10
Catégorie : Commissions - CAPD-2015-2016
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