En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies pour vous proposer des contenus et services adaptés. Mentions légales.
 
 
 

CDEN 20 novembre 2017

logofnecfp02.jpg

CDEN du 20 novembre 2017

Déclaration liminaire de la Fédération Nationale de l’Enseignement, de la Culture et de la Formation Professionnelle FORCE OUVRIERE

Monsieur le Préfet, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, Mesdames et Messieurs les membres du CDEN.

Nous voulons en premier lieu, aborder quelques questions générales. Le 16 novembre notre fédération a participé aux côtés de notre confédération et des organisations CGT, FSU, Solidaires, UNEF et FIDL à la journée de mobilisation interprofessionnelle contre l’offensive de régression sociale engagée par le gouvernement.

Force est de constater que les revendications des salariés, et notamment celles des fonctionnaires ne sont pas écoutées, et encore moins entendues.

D'un côté, la loi de Finances et la loi de financement de la Sécurité Sociale accordent des cadeaux fiscaux exorbitants aux plus fortunés alors que les droits et les aides accordés aux plus démunis se réduisent davantage, sans compter les mesures régressives à l’encontre des retraités, présentés comme des privilégiés. De l'autre, après une grève très suivie le 10 octobre dernier, le gouvernement n’a pas répondu aux revendications des fonctionnaires et agents publics.

Il faut constater que les fonctionnaires et agents publics ne sont perçus que comme des variables d’ajustement budgétaire par ce gouvernement. Il suffit d'énoncer quelques mesures annoncées : blocage du point d'indice (qui a perdu 16% de son pouvoir d'achat depuis 2000), rétablissement du jour de carence, report des maigres mesures indiciaires prévues par le PPCR tandis que la potion amère de l'allongement de carrière et de la nouvelle évaluation des personnels enseignants, d'éducation et d'orientation est maintenue, hausse de la CSG non compensée de manière pérenne, suppression de 150 000 contrats aidés et de 120 000 postes de fonctionnaires...

Dans le secteur privé, les ordonnances qui font suite à la loi El Khomri, aggravent la remise en cause des garanties collectives : le code du travail est de moins en moins protecteur, les moyens syndicaux sont réduits et la précarité augmente, ce qui ne manquera pas d'avoir des conséquences dans la fonction publique.

Deux dossiers viennent d'être ouverts par le gouvernement qui concernent étroitement l’Éducation nationale.

  1. Le projet de loi sur l'entrée à l'université, rejeté par une majorité du CSE :

Le tirage au sort scandaleux qui avait laissé 650 000 étudiants sans affectation en juillet ne saurait justifier la mise en place de la sélection à l'université ni la casse du baccalauréat, comme diplôme national de fin d'étude secondaire et premier grade universitaire, reposant sur des épreuves nationales, terminales, ponctuelles et anonymes.

Le gouvernement serait bien inspiré de s'attaquer aux conditions d'étude faites aux étudiants et aux enseignants : amphi surpeuplés, salles de TD en nombre et en taille insuffisants qui figurent dans les causes premières des taux d'échec.

De plus, nos collègues chefs d'établissement ont souligné les difficultés pratiques découlant du caractère improvisé du nouveau dispositif.

  1. En matière d'enseignement professionnel, alors qu'une concertation sur l'apprentissage vient d'être ouverte, nous tenons à réaffirmer notre attachement à l'obligation scolaire jusqu'à 16 ans, mais aussi au maintien de la spécificité des lycées professionnels qui assurent, dans le cadre de l'Ecole Républicaine, à la fois, la formation citoyenne et l'insertion professionnelle par des diplômes nationaux reconnus dans les conventions collectives.

Cette voie spécifique au sein de l'Ecole de la République garantit la réussite de tous les jeunes.

Nous en venons à l’objet de ce CDEN.

Impossible de faire le bilan de cette rentrée sans reposer la question du réemploi des contrats aidés mis brutalement au chômage à cette rentrée alors que les écoles et les établissements du second degré ont absolument besoin de ces personnels. C’est plus de 20.000 suppressions d’emplois dans l’éducation nationale auxquelles il faut ajouter les suppressions qui touchent les mairies et sont lourdes de conséquences pour les cantines, le renforcement des ATSEM et des équipes d’entretien, les garderies et les activités périscolaires.

D’une manière générale, personne ne peut comprendre ce plan de suppressions d’emplois qui frappe les personnels les plus précaires et qui compromet le bon fonctionnement des écoles et la réalisation de leurs missions.

Comment assurer l’aide administrative à la direction et le respect des règles de sécurité mises en place dans le cadre de vigipirate sans ces personnels.

Nous rappelons donc qu’aucun collègue ne peut laisser sa classe sans surveillance pour jouer les portiers.

Des consignes de respect strict des horaires de l’école doivent donc être rappelées aux parents : l'ouverture des grilles doit être restreinte aux heures d'entrée et de sortie de l'école.

Les allées et venues des élèves pour les rendez-vous médicaux sur temps scolaires doivent se faire sur les heures d'entrée et de sortie, ou à la récréation si la configuration des lieux le permet. Les collègues doivent également pouvoir assurer leur travail d’enseignement sans être dérangés sans arrêt pendant la classe par le téléphone, ce qui implique la mise en place de messages sur les répondeurs.

Nous vous demandons de rappeler ces points qui sont devenus essentiels compte tenu de la suppression des aides à la direction, aux directeurs d’école, aux IEN et aux mairies.

Notre organisation syndicale avec tous les syndicats de l’enseignement s’est adressée au ministre pour qu’il revienne sur ces suppressions d’emplois et pour qu’il garantisse dans le premier degré, une aide administrative pour toutes les écoles et que ces emplois deviennent des emplois pérennes et statutaires.

Nous vous avons également rencontré en délégation intersyndicale en préfecture d’Arras lors du rassemblement du mercredi 27 septembre.

Force est de constater que sur cette question également, nous n’avons pas été entendus, ce qui nous conduit à maintenir les consignes pour que les collègues priorisent le travail avec leurs élèves et remettent à plus tard les tâches qu’ils ne peuvent plus assurer.

Nous nous inquiétons également pour l’accompagnement les enfants handicapés ?

Le ministre a assuré ne pas vouloir remettre en cause les emplois mais leur nombre étant déjà notoirement insuffisant, on est en droit de s’inquiéter aussi sur cette question.

Dans les écoles et les établissements du 2nd degré, à des degrés divers, le constat est identique : loin de l’affichage ministériel de recherche de réussite scolaire pour tous les élèves, l’inclusion scolaire systématique aboutit souvent à une dégradation des conditions d’accueil et d’enseignement non seulement des élèves en situation de handicap et/ou à « besoins particuliers », mais aussi des autres élèves et des personnels enseignants et d’éducation.

Ainsi, la publication officielle des chiffres, dans le cadre des économies budgétaires, fait apparaître que dans le 2nd degré le nombre des élèves handicapés intégrés en classe ordinaire est passé de 17 546 en 2006 – 2007 à 72 246 en 2016 – 2017, soit une progression de 312 %.

L’avenir des structures spécialisées est maintenant gravement menacé par cette politique d’inclusion systématique.

Si l’intégration est un objectif à atteindre, ce que notre organisation défend, il faut pour cela mobiliser les moyens nécessaires pour en réaliser les conditions.

Dans le cadre d’une délégation de notre confédération en septembre 2017, la FNEC FP FO a abordé cette question avec la secrétaire d’état chargé du handicap, Mme CLUZEL, qui a admis qu’il pouvait exister des situations problématiques.

Le récent jugement du Tribunal Administratif de Melun qui considère que « La décision d’affecter le jeune (...) en classe de 6ème ordinaire, en méconnaissance de la décision de la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (...), porte une atteinte grave et manifestement illégale au droit pour tout enfant de bénéficier d’une scolarité adaptée à son état de santé », relance le débat.

Dans ces conditions, notre fédération syndicale, estime que le moment est venu de dresser l’état des lieux et d’alerter l’opinion publique. Elle organisera une conférence nationale le 21 mars dans cet objectif.

Il faut ajouter à cela que, au collège, l’inclusion remet très souvent en cause la structure SEGPA et les orientations en SEGPA sont de plus en plus compromises pour les élèves qui devraient en bénéficier.

Dans le premier degré, les CLIS ont été remplacées par des dispositifs ULIS qui imposent l’inclusion systématique.

Maintenant, puisque l’ULIS n’est plus une classe mais un dispositif et que les élèves de l’ULIS sont présents dans les classes ordinaires nous rappelons notre demande pour que ces élèves soient comptées dans l’effectif de l’école pour la carte scolaire.

A propos de l’amélioration des taux d’encadrement en élémentaire, nous constatons comme vous que cette amélioration est due pour l’essentiel aux CP à 12 en REP+ : mais comme nous l’avons déjà dit, ce dispositif, se met en place au détriment des autres classes qui se retrouvent plus chargées puisque le ministère n’a pas dégagé de moyens supplémentaires.

Si nous sommes favorables à l’affectation de postes supplémentaires pour les écoles difficiles, les conditions de mise en place de cette décision ministérielle posent de nombreux problèmes : non-respect de la réglementation qui veut que le CT soit consulté ; remise en cause de l’expertise et des prérogatives du directeur et du conseil des maîtres qui réglementairement décident de la répartition des classes et des élèves ; remise en cause de l’organisation mise en place par les collègues avec le maître supplémentaire ; non prise en compte des élèves « en inclusion » de l’ULIS ; surcharge des autres classes de l’école qui sont parfois celles où le poste supplémentaire aurait été le plus utile…

Derrière l’annonce des CP à 12, le manque de postes conduit encore cette année à des classes surchargées, aux cours multiples dans de nombreuses écoles, au refus des deux ans en maternelle, à l’insuffisance de remplaçants… alors qu’il faudrait améliorer les taux d’encadrement dans tous les secteurs car les difficultés s’aggravent partout.

D’une manière générale il n’y a pas non plus d’amélioration importante des taux d’encadrement au collège.

Concernant la question des rythmes scolaires :

Le retour aux 4 jours dans notre département à cette rentrée concerne selon les chiffres qui nous ont été donnés près de 79% des communes, 67,5% des écoles et 66% des élèves.

Pour la FNEC-FP-FO, cela ne fait que confirmer le rejet profond de la réforme Peillon-Hamon des rythmes scolaires par les enseignants, mais aussi par les parents et les élus locaux.

Nous rappelons que notre fédération n’a pas approuvé le décret Blanquer qui maintient la territorialisation de l’école voulue dans les décrets Peillon et Hamon et continue de faire dépendre les rythmes scolaires des décisions locales des Mairies.

Pour la FNEC-FP-FO, au contraire, les rythmes scolaires ne doivent pas être définis par commune, par école ou par territoire, en fonction de projets locaux mais nationalement.

La FNEC-FP-FO revendique le même rythme dans toutes les écoles : 4 jours par semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi) répartis sur 36 semaines !

Ce retour aux 4 jours nationalement est nécessaire non seulement pour revenir aux principes d’égalité pour les écoles et les élèves, mais aussi pour une bonne organisation des services, tant pour les services de la DSDEN que pour les circonscriptions, pour les écoles, pour les enseignants et pour les familles.

Je vous remercie de votre attention.


Date de création : 05/12/2017 14:38
Catégorie : Commissions - CDEN-2017-2018
Page lue 2868 fois